Réussir le financement de sa création d’entreprise
La création d’une entreprise, qui plus est lorsqu’elle est ex-nihilo (création pure), est de loin l’opération la plus difficile à financer lorsque l’on a recours à des financements extérieurs.
Il s’agit de l’opération la plus risquée à financer pour une banque et ce type de dossier est scruté à la loupe.
Il ne faudra donc pas lésiner sur les moyens si vous souhaitez premièrement, que votre projet aboutisse et se pérennise, et deuxièmement lever des fonds et convaincre des financeurs, que ce soit des banquiers ou des organismes tiers.
Tout d’abord ce qui compte, c’est vous : le porteur de projet ! Quelles sont les raisons qui vous ont amenées à vous lancer dans ce projet et quelles sont vos qualités pour le mener à bien ?
Si les réponses à ces deux questions sont claires pour vous et votre interlocuteur, vous gagnerez déjà des points précieux pour la suite. Il faut que l’on sente votre motivation et détermination. Si vous ne croyez pas à votre projet et en ce que vous dites, votre interlocuteur n’y croira pas non plus.
Deuxièmement, la préparation et la présentation de votre projet. Construire un business plan réaliste, cohérent et argumenté finira d’emporter l’adhésion de votre interlocuteur. Ne sous-estimez pas et ne bâclez pas cette phase. Votre connaissance du dossier est essentielle. J’ai parfois rencontré des porteurs de projets qui étaient malheureusement incapables de m’indiquer comment leur chiffre d’affaire prévisionnel était construit, sur quelles hypothèses. Comment échanger sur le reste et convaincre votre interlocuteur ? Maitrisez donc les éléments essentiels du dossier (chiffre d’affaires prévisionnel, taux de marge, les principales charges : loyers, salaires, etc.). Ramenez les éléments à la semaine ou à la journée pour justifier et donner de la crédibilité sur votre capacité à atteindre votre prévisionnel (pour un restaurant par exemple: nombre de couverts * panier moyen * jours d’ouverture, etc.).
Votre étude du marché (l’offre, la concurrence, l’état du marché) sera également un plus. Pour ces différentes étapes, vous pouvez vous faire aider par des cabinets de conseil comme le nôtre (cf. notre page « Financements« ). Cela vous permettra d’être certain que votre dossier contient tout les éléments nécessaires pour que l’interlocuteur puisse l’étudier. Le temps et l’énergie que vous gagnerez seront utiles sur d’autres sujets.
Troisième point, ne sous-estimez pas vos besoins. Certains créateurs se disent : « si j’arrive à obtenir cela ce sera déjà bien pour commencer. Je verrais plus tard si des besoins complémentaires interviennent je reviendrais auprès du banquier ». Erreur…les banques n’aiment pas revenir quelques mois après, pour remettre en place de nouvelles lignes sur une activité récente, à cause d’une mauvaise budgétisation au départ. Encore plus pour financer du BFR (stocks, délais clients & fournisseurs) ! L’image et le message transmis ne sont pas bons et cela traduit un tâtonnement dans la gestion. Mieux vaut prévoir un peu plus large au début, quitte à renoncer à une partie de l’enveloppe de prêt ou conserver de la trésorerie en cas de besoin.
Autre point, ne faites pas l’erreur du capital social au minimum. Intéressez-vous et formez-vous brièvement sur les aspects comptables élémentaires. Avoir des fonds propres pour une entreprise est essentiel, d’autant plus sur un projet de création. La faiblesse des fonds propres dès le départ peut avoir des incidences très rapides sur votre activité et vos relations avec les tiers (banques, fournisseurs, assureurs-crédit, etc.). En effet, une perte aussi minime soit-elle, peut, avec un capital social au minima, vous faire basculer en fonds propres négatifs et engendrer une cotation Banque de France pénalisante pour financer vos besoins futurs. Ne faites pas l’erreur de tout mettre en compte courant d’associé au départ !
Enfin, il existe un panel diversifié de financements possibles pour une création. Vous retrouverez sur le site de la BPI un panorama assez complet des sources de financements sous ce lien. Dans la plupart des régions, il existe des organismes qui octroient des prêts d’honneur. Ces prêts rassurent les banques, et peuvent parfois palier des apports un peu justes notamment lors de phases de création. N’hésitez pas à vous rapprocher d’eux pour savoir si votre projet est éligible et peut être présenté en commission (celles-ci sont composées d’experts locaux : banquiers, comptables, professionnels, etc.).
En suivant ces conseils, vous devriez accroître les chances de réussite sur le bouclage financier de l’opération. Le reste vous appartient !